Aparté : Peur panique
Petit temps d’arrêt en cours de route. Histoire de soulager son dos, de reprendre son souffle, de faire quelques étirements, de regarder autour de soi sans bouger, de boire un coup, de papoter... Bref, c’est la pause !
Puis on ne sait pas pourquoi, y en a un, plutôt que savourer un instant d’immobilité ô combien précieux, à qui il vient soudain l’idée saugrenue de déplier la carte. Histoire d’apprécier la progression. On pose la carte à même le sol, précautionneusement. Faut faire de sorte qu’elle dure tout le temps du voyage. On l’étale pour bien voir en tout grand. On met des petits cailloux aux quatre coins pour pas qu’elle s’envole. Enfin, on se met à genoux et on se penche pour chercher où on est. On examine. On scrute. On ne découvre pas tout de suite. Où diantre peut-on se trouver ? Alors, on se rapproche. On observe de plus près. Et là, ô rage, ô désespoir ! On a avancé... d’un pouce. Pas un pouce en mesures britanniques ou nord-américaines ; non, un pouce, un vrai : le premier doigt de la main ; soit le plus gros, mais un pouce quand même ! et c’est pas la main d’un déménageur, mais plutôt celle d’un petit bébé de trois mois tout menu, tout frêle !
C’est pas tant le peu qu’on a parcouru qui provoque subitement la panique. C’est ce qui reste à faire !